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Woodalpine : une association grenobloise qui réinsère les jeunes grâce au travail du bois

Vous êtes le directeur de Woodalpine. Pouvez-vous nous présenter votre association ?
L’objectif de Woodalpine, c’est de proposer une expérience humaine et professionnelle d’insertion pour des jeunes éloignés de l’emploi. Et cela passe par le travail du bois. On recrute des jeunes qui n’ont pas de travail, qui cherchent à apprendre la menuiserie. On les forme à fabriquer des petits cadeaux en bois et ensuite ils produisent dans notre atelier grenoblois. Ensuite, nous vendons nos produits dans une boutique que nous venons d’ouvrir, rue Pierre Duclot, dans le centre ville. On les trouve également sur Internet, sur notre site : wooddalpine.fr
Que produisez-vous ?
On a trois produits phares. Le premier, c’est une grande planche à découper que l’on grave au laser. L’avantage de Woodalpine, c’est que l’on peut graver tous nos produits à la demande. On grave des montagnes, les bulles de la Bastille, on grave également des logos d’entreprise. C’est comme ça qu’on se différencie des autres. On propose aussi un décapsuleur sur une planche de bois que l’on peut accrocher au mur. On fait aussi une horloge en bois et d’autres objets sur mesure pour les particuliers ou les entreprises.
Et ça marche bien?
Oui, cela commence à bien marcher. On a fait un très bon Noël et 2023 se présente bien. Pour le prix public, on est en moyenne entre 15 et 40 €. C’est un petit cadeau sympa qui a un côté social. C’est moins cher pour les commandes des entreprises, car elles commandent des lots. En moyenne par mois, on produit 250 pièces. Mais pour les fêtes, on était monté à 400.
Vous êtes très jeune, vous avez 21 ans, mais comment vous avez eu envie de vous lancer dans cette aventure?
J’ai toujours eu envie de me lancer dans l’entrepreneuriat et dans le social. Durant le premier confinement, en mars 2020, je me suis engagé dans une association, Magdalena, qui faisait des distributions alimentaires, à Grenoble et des jeunes sont venus me voir. Ils m’ont dit, Antoine, on cherche un travail, est-ce que tu peux nous aider? Et c’est de là que j’ai eu la motivation d’entreprendre. On a fait une campagne de crowdfunding. On a récolté 16 000 € qui nous ont permis d’acheter du matériel pour l’atelier de production. Pour l’instant, on a deux jeunes en insertion et qui vont très bientôt finir leur contrat. On a l’ambition d’en réembaucher au moins deux autres, dans les prochains mois pour qu’ils puissent apprendre la menuiserie et trouver un travail plus tard. On restera en contact avec eux, on a créé des liens.
Le but du jeu, c’est aussi de les réinsérer, en leur donnant les codes de l’entreprise et du monde du travail ?
Tout à fait. On leur apprend le savoir-faire, la menuiserie. Mais le plus important, c’est le savoir-être. Par exemple la ponctualité, la politesse, la productivité aussi. Woodalpine a été créée par des jeunes, pour des jeunes. Et donc on leur apprend à avoir ce savoir-être, ce savoir-faire, mais dans une ambiance sympa.
Et donc, à terme, vous voudriez devenir un chantier d’insertion?
Oui ! Pour l’instant, on est une association loi 1901, le statut juridique classique d’une asso. Et l’objectif, c’est de passer en atelier chantier d’insertion, ce qu’on appelle un ACI. Cela nous permettra d’embaucher plus d’encadrants techniques pour bien former nos jeunes et également d’embaucher plus de jeunes.