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Les hérissons sortent d’hibernation, l’association « Sauve qui pique » à Toulouse met en garde les jardiniers

Dans l’allée de son quartier toulousain, Catherine Denoël est très en colère. Elle voit de plus en plus de hérissons écrasés sur le bord de la route. « C’est une portion à 30 km/h, ce n’est pourtant pas rapide. C’est un mammifère en voie de disparation, il faut rester très vigilant », raconte la présidente du quartier Lapujade. D’après l’association « Sauve qui pique », à Toulouse, le nombre de hérissons en France aurait chuté de 70 % en 20 ans.

« Il y a plus de hérissons en ville qu’en campagne. »

En ce mois d’avril, les jardiniers en ville comme à la compagne profitent de journées plus douces pour travailler dans leur jardin. Bémol, cette période coïncide avec la fin d’hibernation des hérissons. Des mammifères qui ont changé leurs habitudes de vie. « Les hérissons ont un peu évolué en terme d’habitudes, ils s’installent de plus en plus en zone péri-urbaine et urbaine grâce aux chats. Les hérissons aiment les croquettes. Sauf que ce n’est pas l’idéal pour eux puisqu’il y a une pression urbaine avec les voitures, les trous etc. », explique Blandine Brey, présidente de l’association « Sauve qui pique » à Toulouse.

Attention aux tas de feuilles et de foin
Des mammifères très présents en ce moment, d’où cet appel à la vigilance. « Ils sortent d’hibernation, ils vont commencer à se reproduire. C’est le moment de faire attention aux tas de feuilles qu’on brûle par exemple, puisqu’ils peuvent dormir à l’intérieur la journée, ou bien aux bébés sous les tas de foin. Sans oublier les rotofiles, les tondeuses, notamment les tondeuses automatiques nocturnes, les piscines ou les clôtures », ajoute la présidente qui lutte pour préserver le petit animal, qui bénéficie d’un statut de protection totale par l’arrêté du 17 avril 1983.

« Ne jamais récupérer un hérisson pour le mettre chez vous. »

Si vous voulez aider les hérissons, c’est possible, mais sachez qu’il ne faut jamais donner de lait, ni de pain. « Ils aiment ça, ils s’en nourrissent, mais cela déclenche des coliques qui peuvent parfois les tuer. Donc il faut opter pour des croquettes et de l’eau. Et si vous tombez sur un hérisson pas très en forme, vous pouvez l’emmener au centre de soins de l’École vétérinaire de Toulouse. Par contre, ne jamais le récupérer, pour le mettre chez vous, sous prétexte qu’il va être en sécurité, surtout à cette période actuellement. Les femelles sont pleines ou ont déjà des petits. Si vous les déplacez pour les envoyer ailleurs, loin de leur nid, les bébés vont mourir. Donc les aider en les sortant de la route et les mettre en sécurité oui, mais ne jamais les récupérer chez vous », conclut Blandine Brey.