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Guerre en Ukraine : le cri d’alerte de l’association qui accueille les réfugiés à Montpellier

Ce mercredi 16 mars 2022, les bénévoles de SOS Montpellier-Ukraine lancent un cri d’alerte. Cette association, créée au début de la Guerre en Ukraine, s’occupe de l’accueil et de l’enregistrement des réfugiés ukrainiens. Selon elle, la Préfecture lui délègue trop de missions et n’assure pas son rôle. Pour cette raison et pour dire non à la guerre en Ukraine, elle appelle à se rassembler, ce jeudi 17 mars, à 18h, devant la Préfecture de Montpellier.

Des bénévoles sous l’eau
En une semaine, 300 Ukrainiens sont arrivés à Montpellier, selon l’association SOS Montpellier-Ukraine. « On est épuisé, avoue Marcel Harissa, un Ukrainien qui étudie à Montpellier depuis 4 mois, et qui a rejoint l’association. « On commence à 9h. Normalement c’est jusqu’à 18h mais on reste jusqu’à 22h. Mardi soir on a aidé jusqu’à 23h30 pour s’assurer que personne ne soit à la rue. »

Chaque famille est accueillie à la Maison des Relations Internationales et enregistrée. Les bénévoles leur donnent de quoi manger et s’habiller. Ils s’assurent aussi qu’elles aient un endroit où dormir et font les premières démarches, auprès de la Préfecture, pour que tous puissent recevoir le titre de séjour provisoire d’un an renouvelable deux fois.

« Si nous n’avons pas un support de l’Etat, on ne va pas y arriver » – Marcel Harissa, bénévole de l’association SOS Montpellier-Ukraine

« C’est aussi fatiguant parce que ce n’est pas que de l’administratif, admet le jeune homme de 29 ans. On accueille des personnes qui reviennent de la guerre. Il faut être 100% présent pour eux, tout leur donner, pour qu’ils se sentent bien ici. » Il craint que le flux de réfugiés continue à être de plus en plus important. « Et si nous n’avons pas un support de l’Etat, on ne va pas y arriver », lâche-t-il.

La Croix-Rouge, missionnée par les autorités, est également présente : 36 bénévoles sont mobilisés chaque jour. Mais pour l’association SOS Montpellier-Ukraine, il manque de bras et notamment d’interprètes.

Marcel Harissa, l’un des bénévoles, raconte que les journées sont interminables

À la recherche de logements
Pour l’association SOS-Montpellier, il est essentiel que les réfugiés ukrainiens ne soient pas toute suite accueillis chez des particuliers. « Certains décompensent, raconte Sophie Mazas, membre de l’association et militante très engagée au sein de La Ligue des Droits de l’Homme. Ils ont besoin, pendant 48h, de se retrouver avec d’autres Ukrainiens, et non d’être lâchés dans des familles avec lesquelles ils ne peuvent pas communiquer. »

À Montpellier, la Ville a mis à disposition, dans le quartier Antigone, le gymnase Olympie qui peut accueillir 80 réfugiés. La Préfecture va aussi mobiliser le Palais des Congrès de Béziers et un centre de vacances de la ville d’Agde. Pour SOS-Montpellier, ça risque de ne pas être suffisant. « On a les réfugiés qui arrivent tous les jours et ceux qui reviennent parce qu’ils ne peuvent plus payer l’hôtel ou parce que les familles qui les avaient pris sous leur aile ne peuvent plus les garder », explique Stéphanie, l’une des organisatrices de l’association. Elle est inquiète et avoue ne pas savoir ce que vont devenir ceux qui n’auront pas de place.

Pour Stéphanie, l’une des responsables de SOS Montpellier-Ukraine, il n’y a sans doute pas assez d’hébergement d’urgence

Le rôle de la Préfecture
« Il faut que la Préfecture passe la troisième, accuse la militante Sophie Mazas. On a besoin d’un lieu assez grand dans lequel on peut nous aussi travailler pour se focaliser sur les réfugiés, et non sur la question de savoir quel gymnase va être ouvert. Le Palais des Sports de Castelnau-le-Lez me semble être un lieu adapté. » Selon elle, de manière générale, la réponse de la Préfecture est trop « molle » : « On avait demandé une première réunion d’urgence le 1er mars. Elle n’a eu lieu que deux semaines plus tard. »

« Aucun déplacé ukrainien ne s’est vu refuser une demande de mise à l’abri » – Préfecture de l’Hérault

La Préfecture reconnaît avoir, jusqu’ici, beaucoup compté sur l’association. Mais, selon elle, les choses se mettent en place petit à petit. À partir de lundi, elle se chargera d’enregistrer les arrivées. Par ailleurs, elle assure que la réponse apportée est proportionnée : « Aucun déplacé ukrainien ne s’est vu refuser une demande de mise à l’abri, assure-t-elle. Et ce dispositif d’accueil temporaire est en capacité de monter en puissance en fonction des arrivées de déplacés sur le département. »

La Préfecture a également placardé des affiches en ukrainien, dans la gare Saint-Roch de Montpellier, pour orienter les réfugiés. Elle a aussi créé une page en ukrainien, sur son site Internet, pour que tous aient bien accès aux renseignements.