Une association achète des bouts de forêt pour les laisser évoluer librement et pour les rendre à la nature
Rendre la forêt à la nature pour qu’elle se débrouille toute seule. C’est tout le travail qu’a entrepris une toute jeune association en Lorraine, « Libre Forêt ». Elle s’inscrit dans un mouvement plus vaste nommé « Libre évolution ».
C’est une idée et une philosophie que mettent en application les membres de l’association « Libre Forêt » en Lorraine. Acheter des parcelles de forêt pour les rendre à la Nature. Il n’est pas interdit de s’y promener, mais toute autre activité humaine comme la chasse, la cueillette ou couper le bois en sont proscrites. Les arbres morts y sont laissés tels quels, pour qu’ils deviennent l’habitat d’autres vivants.
Ici, « les prédateurs jouent leur rôle ». Jean Francois Petit, président de l’association, en est persuadé, la forêt se débrouille mieux sans nous. Pour preuve, dans les espaces déjà rendus, il observe des évolutions favorables. La faune et la flore s’épanouissent à nouveau. Les animaux reviennent, car ils y trouvent la nourriture et les abris dont ils ont besoin. C’est à découvrir dans ce reportage
Cette idée s’inscrit dans un mouvement plus vaste, « la libre évolution ». Comme l’écrit sur son site la Fondation pour la recherche sur la biodiversité : « S’intéresser à la libre évolution permet de tenir compte de la valeur intrinsèque de la biodiversité, d’aller au-delà des notions de « ressources » et de « services » dont les humains tirent des bénéfices. Elle est néanmoins compatible avec une vision utilitariste. Autrement dit, la libre évolution prépare le futur des socio-écosystèmes (des écosystèmes dans lesquels la présence des humains est déterminante.) , en leur permettant de mieux s’adapter aux changements globaux et de continuer à fournir des services aux populations ».
« Libre forêt » veut sortir du court-termisme et transmettre un patrimoine naturel et vivant. D’ailleurs sur son site, elle propose des sons et des images du retour des animaux comme des insectes dans la forêt. Acquérir des îlots forestiers pour ensuite les laisser évoluer librement sans exploitation nécessite de récolter des fonds. Pour cette raison, l’association lance un appel à participation. Elle a déjà prévu dans ses statuts la transmission de ces territoires rendus à la Nature à d’autres associations à la condition qu’elles s’engagent à perpétuer cette « libre évolution » puis à les transmettre à d’autres encore pour poursuivre cette démarche indéfiniment.