A Mandres-les-Roses, l’association l’Envol organise des colonies de vacances pour enfants malades
L’association l’Envol organise chaque année une dizaine de séjours pour des enfants qui nécessitent une prise en charge médicale. Ils sont 25 à en profiter, cette semaine, à Mandres-les-Roses dans le Val-de-Marne.
A première vue, rien ne distingue ce séjour de n’importe quelle autre colonie de vacances. Mais après le petit-déjeuner, une infirmière emporte avec elle une imposante boîte de médicaments, correspondant aux traitements suivis par les petits vacanciers dont elle a la charge. Nous sommes à Mandres-les-roses, dans le Val-de-Marne, dans un séjour « multi-pathologies » organisé par l’association l’Envol. Ils sont 25, âgés de 7 à 16 ans, à en profiter cette semaine.
En ce mardi matin, les plus jeunes se lancent dans un atelier peinture. Ils doivent réaliser une fresque tous ensemble. Chahine, 11 ans, originaire de Livry-Gargan, se réjouit. Hémophile, il attendait cette première colo avec impatience. « Pendant les vacances, il n’y a pas grand chose à faire chez moi », détaille-t-il. Wilson aussi part pour la première fois sans ses parents. C’est la secrétaire de son médecin qui a eu l’idée de lui conseiller ce séjour. Atteint de drépanocytose, une maladie qui a notamment pour effet de bloquer la circulation sanguine et peut provoquer des AVC, le garçon n’a pas hésité : « je savais que j’allais être avec d’autres enfants qui ont ma pathologie. Je me suis dit que je passerai de bonnes vacances ».
Un médecin présent 24h/24
Pour ces enfants à la santé fragile, l’association l’Envol a prévu un encadrement conséquent. Axelle de la Kethulle supervise sa partie médicale : « nous avons un médecin présent 24h sur 24, ainsi que deux ou trois infirmières, selon la charge de travail. Sur ce séjour nous avons aussi un aide-soignant puisqu’il y a des enfants qui ont besoin d’aide pour la douche ». L’hôpital voisin, à Villeneuve-St-Georges, est également prévenu tout comme la caserne de pompiers la plus proche. Il n’y a pas de critère particulier pour participer aux activités de l’association, chaque dossier est étudié au cas par cas. Des enfants atteints de cancer, de drépanocytose ou de handicap moteur figurent parmi les bénéficiaires. Grâce à la participation de nombreux bénévoles, soignants ou non, le taux d’encadrement est quasiment d’un adulte pour un enfant.
Prendre confiance
« L’objectif est de ne pas se concentrer que sur la maladie, explique Borys Fiokouna, directeur du séjour. Il faut bien sûr la prendre en compte, c’est pour ça qu’on a une infirmière qui coordonne l’encadrement médical des enfants, mais on est surtout là pour leur faire faire des choses qu’ils n’ont pas l’habitude de faire ». Escalade, escape game, spectacle de magie ou théâtre, la gamme des activités proposées est large. « On les aide à prendre conscience de leur valeur, renchérit Chloé, autre salariée de l’association. Sur mon premier séjour, il y avait une petite fille qui n’osait pas prendre la parole à haute voix. Je l’ai revue au séjour suivant, quand j’ai demandé qui veut faire un mime, elle a été la première à lever la main. L’évolution était spectaculaire ».
Chaque année, une dizaine de séjours sont organisés par l’association l’Envol qui fonctionne entièrement grâce aux dons qu’elle reçoit. Aucune contribution financière n’est demandée aux familles. Outre ces séjours, il y a également des ateliers dans les hôpitaux et des sorties récréatives, à la mer ou au spectacle. Créée il y a vingt-cinq ans, l’association s’est fixé un objectif ambitieux : accompagner 15.000 bénéficiaires par an à partir de 2026, soit le triple du chiffre actuel.